Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Le viager, un moyen de diversifier son patrimoine immobilier

Investir dans l’immobilier est un choix judicieux pour se constituer un patrimoine solide et pérenne. Parmi les différentes options qui s’offrent aux investisseurs, le viager se présente comme une alternative intéressante et mérite une attention particulière. Ce dispositif, encore méconnu de certains, permet de réaliser un investissement rentable tout en bénéficiant de certains avantages fiscaux. Dans cet article, nous vous proposons de découvrir les spécificités du viager et les clés pour réussir votre investissement dans ce domaine.

Femme âgée regardant au travers d'une fenêtre profitant des avantages d'un viager

1. Comprendre le concept du viager

Il s’agit d’une forme de transaction immobilière par laquelle un vendeur, généralement une personne âgée, cède son bien immobilier à un acquéreur en échange du paiement d’une rente et éventuellement d’un bouquet. Le bouquet correspond à la somme versée comptant par l’acquéreur au moment de la signature de l’acte de vente, tandis que la rente viagère est une somme d’argent versée périodiquement (mensuellement, trimestriellement ou annuellement) au vendeur jusqu’à son décès.

L’un des principaux attraits du viager réside dans l’aléa lié à la durée de vie du vendeur. En effet, plus celui-ci vivra longtemps, plus l’acquéreur devra verser de rentes. Toutefois, cet aléa est pris en compte dans le calcul de la rente , qui est généralement fixée en fonction de l’espérance de vie du vendeur, de la valeur vénale du bien et du taux de rente en vigueur.

Il offre également des avantages fiscaux tant pour le vendeur que pour l’acquéreur. Pour le vendeur, une partie de la rente viagère est exonérée d’impôt sur le revenu en fonction de son âge au moment de la signature de l’acte de vente. Quant à l’acquéreur, il peut bénéficier d’une décote sur la valeur du bien immobilier, ce qui réduit les droits de mutation à payer lors de l’achat.

2. Choisir entre viager occupé et viager libre

Lorsqu’un investisseur souhaite se lancer dans l’achat d’un dans ce type de bien immobilier, il doit choisir entre deux options : le viager occupé et le viager libre. Ce choix dépendra de ses objectifs, de ses contraintes et de sa stratégie d’investissement.

a. Le viager occupé : un investissement patrimonial et une rentabilité différée

Dans le cadre d’un viager occupé, le vendeur conserve le droit d’usage et d’habitation (DUH) du bien immobilier. Il continue donc à l’occuper jusqu’à son décès, tout en percevant une rente de la part de l’acquéreur. Cette option présente plusieurs avantages pour l’investisseur :

  • Un prix d’achat décoté : le bien immobilier est cédé à un prix inférieur à sa valeur vénale, en raison de l’occupation par le vendeur. Cette décote varie généralement entre 30 % et 50 % de la valeur du bien, en fonction de l’âge du vendeur.
  • Une fiscalité allégée : l’acquéreur bénéficie d’un abattement sur les droits de mutation à payer lors de l’achat, en fonction de l’âge du vendeur et de la durée d’occupation prévue.
  • Une rentabilité différée : la rentabilité de l’investissement se réalise au moment du décès du vendeur, lorsque l’acquéreur récupère la pleine propriété du bien immobilier, sans avoir à verser de rente supplémentaire.
  • Un investissement patrimonial : il permet de se constituer un patrimoine immobilier à moindre coût, tout en bénéficiant d’une rente viagère régulière.

Cependant, le viager occupé présente également quelques inconvénients :

  • Une absence de revenus locatifs : l’investisseur ne peut pas percevoir de loyers pendant la durée d’occupation du bien par le vendeur.
  • Un aléa sur la durée d’occupation : la durée d’occupation du bien immobilier par le vendeur dépend de son espérance de vie, ce qui peut entraîner un allongement de la période pendant laquelle l’acquéreur verse la rente sans pouvoir jouir du bien.

b. Le viager libre : une rentabilité immédiate et une gestion locative possible

Dans le cadre d’un viager libre, le bien immobilier est immédiatement disponible pour l’acquéreur, qui peut alors le louer ou l’occuper à sa guise. Cette alternative présente plusieurs avantages pour l’investisseur :

  • Une rentabilité immédiate : l’acquéreur peut percevoir des revenus locatifs dès l’achat du bien immobilier, en plus de la rente viagère versée au vendeur.
  • Une gestion locative possible : l’investisseur peut choisir de louer le bien immobilier et d’en confier la gestion à un professionnel, ce qui lui permet de dégager un revenu complémentaire en s’affranchissant des contraintes de la location.
  • Une décote moins importante : le prix d’achat du bien immobilier est généralement moins décoté, en raison de l’absence de droit d’usage et d’habitation pour le vendeur.

Cependant, le viager libre présente également quelques inconvénients :

  • Une fiscalité moins avantageuse : l’acquéreur ne bénéficie pas d’abattement sur les droits de mutation à payer lors de l’achat.
  • Un risque locatif : l’investisseur doit faire face aux aléas liés à la location du bien immobilier, tels que les impayés de loyer, les vacances locatives ou les dégradations.

En conclusion, le viager occupé conviendra davantage aux investisseurs souhaitant se constituer un patrimoine immobilier à moindre coût et bénéficier d’une rentabilité différée, tandis que le viager libre sera plus adapté aux investisseurs recherchant une rentabilité immédiate et une gestion locative possible.

3. Évaluer le bien immobilier à son juste prix

Lors d’un investissement en viager, il est essentiel d’évaluer correctement la valeur du bien immobilier pour s’assurer de la rentabilité de l’opération. La valeur vénale du bien est un élément clé dans le calcul de la rente viagère et du bouquet. Plusieurs critères sont à prendre en compte pour estimer au mieux la valeur d’un bien.

a. Les critères d’évaluation du bien immobilier

Pour estimer la valeur vénale d’un bien immobilier en viager, il convient de considérer les éléments suivants :

  • La localisation : la valeur d’un bien immobilier dépend en grande partie de son emplacement géographique. Les biens situés dans des zones attractives (centres-villes, quartiers prisés, etc.) ont généralement une valeur plus élevée que ceux situés dans des zones moins recherchées.
  • La surface et la typologie du bien : la taille et le type de logement (maison, appartement, studio, etc.) influent sur la valeur du bien. Plus la surface est grande et le logement adapté aux besoins des acquéreurs potentiels, plus la valeur sera élevée.
  • L’état général du bien : un logement en bon état, bien entretenu et rénové aura une valeur supérieure à un bien nécessitant des travaux importants.
  • Les prestations et équipements : la présence d’un ascenseur, d’un parking, d’un balcon ou d’une terrasse, par exemple, peut augmenter la valeur d’un bien immobilier.
  • Le marché immobilier local : il est important de se renseigner sur les prix pratiqués dans le secteur pour des biens similaires.

b. Faire appel à un expert pour l’évaluation du bien

Il est recommandé de faire appel à un expert (notaire, agent immobilier, expert immobilier, etc.) pour réaliser une estimation précise de la valeur vénale du bien immobilier. Cet expert tiendra compte des critères mentionnés ci-dessus et pourra également prendre en considération les spécificités liées au viager, telles que l’aléa, le droit d’usage et d’habitation (DUH) et la décote appliquée.

c. Calculer la rente viagère et le bouquet

Une fois la valeur vénale du bien immobilier estimée, il est possible de calculer la rente viagère et le bouquet. Le calcul de la rente intègre plusieurs facteurs :

  • L’âge et l’espérance de vie du vendeur (crédirentier) : plus le vendeur est âgé, moins la rente sera élevée, car l’espérance de vie est plus courte.
  • Le taux de rente : il s’agit du taux d’intérêt annuel utilisé pour calculer la rente viagère. Ce taux est généralement fixé en fonction des taux d’intérêt du marché et de l’inflation.
  • La valeur vénale du bien : plus la valeur du bien est élevée, plus la rente sera importante.
  • L’éventuelle décote appliquée en cas de viager occupé : si le vendeur conserve un droit d’usage et d’habitation (DUH), une décote sera appliquée sur la valeur vénale du bien pour tenir compte de cette occupation.

Le bouquet, quant à lui, correspond à la somme versée comptant par l’acquéreur (débirentier) au moment de la signature de l’acte de vente. Son montant est négociable entre les parties et dépend de la valeur vénale du bien, de la rente et des souhaits du vendeur et de l’acquéreur.

En résumé, l’évaluation du bien immobilier à son juste prix est une étape cruciale dans le processus d’investissement. Il est important de prendre en compte les critères d’évaluation du bien, de faire appel à un expert pour une estimation précise et de calculer la rente viagère et le bouquet en fonction des éléments propres au viager.

4. Contrôler l’évolution de la rente viagère

Il est important de prendre en compte l’évolution de la rente viagère dans le temps. En effet, cette évolution peut avoir un impact significatif sur la rentabilité de l’investissement et doit donc être anticipée et contrôlée.

a. Indexation de la rente viagère

Pour protéger le pouvoir d’achat du vendeur (crédirentier) et garantir un revenu stable à l’acquéreur (débirentier), il est possible de prévoir une indexation de la rente . L’indexation consiste à ajuster périodiquement le montant de la rente en fonction de l’évolution d’un indice de référence, tel que l’indice des prix à la consommation (IPC) ou l’indice du coût de la construction (ICC).

L’indexation de la rente est généralement prévue dans le contrat de vente et peut être négociée entre les parties. Il est important de veiller à ce que l’indice choisi soit pertinent et que la périodicité de l’indexation soit adaptée aux besoins et aux attentes de chacun.

b. Rente réversible

La rente réversible est une option qui peut être prévue dans le contrat de viager pour assurer la sécurité financière du conjoint survivant du vendeur. En cas de décès du vendeur, la rente viagère continue d’être versée à son conjoint jusqu’à son propre décès. Cette option permet de protéger le niveau de vie du conjoint survivant et d’éviter qu’il ne se retrouve dans une situation précaire.

Il est important de noter que la rente réversible a un coût, qui se traduit par une diminution du montant de la rente viagère initiale. Cette option doit donc être étudiée avec attention et négociée entre les parties en fonction de leurs besoins et de leur situation personnelle.

c. Anticipation des évolutions législatives et fiscales

Les évolutions législatives et fiscales peuvent avoir un impact sur l’évolution de la rente viagère et la rentabilité de l’investissement en viager. Il est donc essentiel de se tenir informé des changements éventuels et de les anticiper dans la mesure du possible.

Par exemple, une modification des taux d’imposition des revenus fonciers ou des plus-values immobilières peut affecter la rentabilité de l’investissement. De même, une évolution de la législation sur les droits de succession ou les donations peut avoir un impact sur la transmission du bien immobilier en viager.

Pour contrôler l’évolution de la rente viagère et optimiser la rentabilité de l’investissement en viager, il est donc recommandé de :

  • Prévoir une indexation de la rente viagère en fonction d’un indice pertinent et adapté aux besoins des parties.
  • Envisager l’option de la rente réversible si cela est nécessaire pour assurer la sécurité financière du conjoint survivant du vendeur.
  • Se tenir informé des évolutions législatives et fiscales pouvant impacter l’investissement ce mode d’investissement et anticiper leurs conséquences sur la rentabilité de l’opération.

Conclusion

Le viager est un mode d’investissement immobilier particulier qui présente des avantages certains pour l’acquéreur et le vendeur. Il permet de diversifier son patrimoine immobilier, de bénéficier d’une décote sur le prix du bien et de générer des revenus complémentaires sous forme de rente viagère.

Toutefois, il convient de bien comprendre le concept du viager, de choisir la bonne option, d’évaluer le bien immobilier à sa juste valeur, de contrôler l’évolution de la rente viagère et d’anticiper les charges liées au logement.

En prenant en compte tous ces éléments et en étant bien informé des enjeux liés à ce type d’investissement, le viager peut s’avérer être une solution rentable et avantageuse pour les deux parties.

FAQ :

Qu’est-ce que le viager ?

Le viager est un montage immobilier qui permet d’acquérir un bien immobilier (appartement ou maison) en payant une somme d’argent appelée bouquet, puis une rente viagère mensuelle jusqu’au décès du ou des vendeurs. À la fin du contrat, vous devenez pleinement propriétaire du bien.

Quels sont les avantages du viager ?

Les principaux avantages sont : un prix d’achat souvent inférieur à la valeur réelle du bien, la possibilité d’investir sans emprunt, des rentrées d’argent régulières pour le vendeur et une déduction fiscale intéressante.

Quels sont les risques à envisager ?

Les risques majeurs sont la longévité du ou des crédirentiers qui peut rallonger la durée du contrat, ainsi que l’entretien du bien qui reste à votre charge. Il faut aussi prendre en compte le risque de dégradation du bien avant la fin du contrat.

Comment calculer le montant de la rente viagère ?

Le montant de la rente dépend de l’âge du vendeur, de la valeur vénale du bien et du bouquet versé à la signature. Plus le crédirentier est âgé, plus la rente sera élevée. Des barèmes permettent d’estimer la rente.

Quelle est la fiscalité du viager ?

Pour l’acheteur, la rente est déductible des revenus fonciers. Pour le vendeur, le bouquet est considéré comme une avance d’hoirie et la rente est partiellement imposable.

Le viager peut-il être remboursé par anticipation ?

Oui, la plupart des contrats prévoient une clause de remboursement anticipé, qui permet de racheter le bien au vendeur contre le versement d’un capital.

Peut-on mettre en location un bien acquis en viager ?

Oui, la mise en location est possible mais doit respecter certaines règles, comme demander l’autorisation au crédirentier ou lui verser une partie des loyers perçus.

Articles associés